Bien que ce titre puisse sembler un brin « allumé », rassurez-vous, le soleil d’août ne m’a pas cogné sur la tête !
Il s’agit en vérité d’un sujet on ne peut plus sérieux, pour lequel deux webdesigners hongrois, Zoltán Gócza et Richard Gazdik, ont décidé de se mobiliser à travers l’appel CONTRAST REBELLION.
Alors pourquoi faire autant de bruit autour de cette question du contraste ? Et d’abord, de quoi parle-t-on lorsqu’on parle de contraste sur le Web ?
La notion de contraste, qu’elle s’applique à la photographie, à la peinture ou au webdesign, définit toujours ce qui fait qu’on distingue des différences notables entre deux éléments juxtaposés (ou superposés), ce qui fait que ces deux éléments se détachent parfaitement l’un de l’autre.
Sur le site Contrast Rebellion, on vous expose les choses simplement : un texte qui n’offre pas assez de contraste n’est pas lisible. Or, pourquoi éditons-nous des sites, des blogs ? Pour être vus, lus et compris.
Malheureusement, beaucoup de webmasters créent leurs sites en fonction de leurs seuls critères esthétiques ou en fonction de leurs propres capacités de vision en oubliant totalement l’objectif premier de lisibilité par le plus grand nombre possible de personnes, y compris par des personnes âgées dont la vue est plus faible, y compris par des personnes atteintes de troubles de la vision.
N’oubliez pas que la lecture à l’écran est beaucoup plus fatigante que sur un support papier, il faut donc faire un effort particulier lorsqu’on édite des contenus : en termes de contraste bien sûr, en oubliant définitivement ces gris pourtant si esthétiques sur un fond blanc, mais j’ajouterais aussi pour ma part le fait de donner à nos textes un corps de police respectable qui n’obligera pas nos lecteurs à s’arracher les yeux pour les lire.
D’ailleurs, ne vous faites aucune illusion, si vos textes sont difficilement lisibles : vos visiteurs ne s’arracheront pas les yeux pour les vôtres, aussi beaux soient-ils, ils s’arracheront de votre site, purement et simplement ! 😀
N’oubliez pas non plus que tous ces freins à une bonne lisibilité sont encore bien pires sur les mobiles…
Zoltán Gócza et Richard Gazdik nous rappellent que la lisibilité du contenu doit primer sur l’esthétique et qu’un texte écrit en noir sur un fond blanc n’est pas ringard.
Ils nous donnent également plusieurs liens, notamment vers le site du W3C qui fixe les règles en matière de lisibilité et sur lequel vous trouverez, en bas de page, toutes sortes d’outils pour mesurer le contraste entre un contenu et le fond sur lequel il s’affiche, avec, pour certains d’entre eux, des critères d’évaluation par rapport aux troubles de la vision les plus répandus (comme par exemple le Contrast Analyzer qui existe en français).
Vous pouvez d’ores et déjà tester le Color Contrast Check, vous verrez rapidement dans l’écran de droite si les associations de couleurs que vous choisissez sont adaptées (YES) ou non (NO) pour une lisibilité maximale. C’est a priori l’outil le plus facile à utiliser parmi ceux qui sont recensés sur la liste du W3C.
Du coup, l’occasion est toute trouvée pour vous parler d’un autre outil auquel je prévoyais de dédier un petite article depuis un bon moment : il s’agit de Gray Bit. Si vous inscrivez l’URL d’un de vos sites sur la page de Gray Bit et que vous laissez l’application « mouliner » un peu, vous allez avoir la surprise de voir votre site tout en nuances de gris !
C’est assez « choquant » mais très révélateur de la qualité de contraste offerte sur vos pages Web. Faites l’expérience, vous allez vite comprendre ce que ressentent les personnes qui ont des problèmes de vision lorsqu’elles arrivent sur un site qui n’est pas assez contrasté.
Pour finir, Zoltán Gócza et Richard Gazdik nous invitent sur leur site à rejoindre leur appel : une manière de nous rappeler à nous-mêmes que nous éditons des sites pour les autres et pas seulement pour nous faire plaisir. 😉
Twittez-les et Facebookez-les sans modération !
***