Qui a dit que le gris était triste ?

Il y a peu, je faisais une promenade, le temps était… gris, tout ce qu’il y a de plus gris. Gris pluie.

À un moment, la personne qui m’accompagnait dit : « Oh que c’est triste ce gris ! » Il est vrai que le paysage était assez indéfinissable, mais tout de même, j’ai répondu : « Mais non, c’est pas triste, regarde, c’est beau toutes ces nuances ! »

C’est drôle cette idée d’associer le gris à quelque chose de triste. Sans doute parce que nous faisons des associations d’idées un peu basiques, épidermiques, dirons-nous.

Basiquement, si on pense au gris, on pense à la pluie, aux nuages, à l’orage, à l’hiver. On ne peut pas s’en empêcher, le gris est connoté « triste ». Ou « sérieux ».

Mais si on observe une couleur en tant que telle, rien ne permet de dire qu’elle est triste ou pas.

Dire que le gris est une couleur triste par définition, c’est comme dire que le jaune est joyeux parce qu’il évoque le soleil des dessins d’enfants, ça ne veut rien dire du tout, c’est une généralité. Si on va par là, je connais des gris très gais, mais je connais aussi des jaunes tout à fait navrants. 😀

Une couleur n’est jamais par elle-même ni triste ni gaie. Elle peut être sombre, lumineuse, éteinte… elle peut éclaircir ou assombrir une autre teinte à côté d’elle, et c’est peut-être sur cette impression que nous basons notre sentiment de tristesse ou de gaité.

Un gris peut être très lumineux ou très éteint (voire sourd, ce qui amène une autre dimension de perception), mais c’est toujours dans son rapport à une autre couleur qu’il révèle sa véritable substance.

Fut un temps où le gris était considéré comme une couleur « modeste », au même titre que le noir, le bleu foncé ou le marron, une couleur parfaite pour habiller des gens honnêtes et pieux : les protestants des origines.

De fait, le gris seul tempère notablement l’ostentation, aucun doute là-dessus ! Il est d’ailleurs facile d’observer que le gris est encore bien présent dans les codes vestimentaires des gens « sérieux ». Dans certains milieux (politiques et d’affaires notamment), on n’est pas là pour faire les marioles !

Mais si on regarde ce qu’il y a autour du gris ou dans le gris, ça devient intéressant.

Si un jour, le gris vous semble associé à quelque chose de triste, accrochez-vous à la petite touche de couleur qui existe immanquablement quelque part. Tout n’est pas toujours totalement gris.

Cherchez… trouvez ce petit point de couleur qui n’aurait pas eu autant d’attrait s’il n’avait été porté… par du gris !

Et vous commencerez à voir le gris d’un autre œil.

Sur vos sites Internet, vous pouvez très favorablement tirer profit du gris.

• En utilisant un fond gris très clair et lumineux pour mettre en valeur vos pages de vente par exemple…
• En utilisant un gris anthracite au lieu du noir dans les zones que vous voulez foncées…
• En créant un dégradé de trois gris (foncé-moyen-clair) qui servira de structure à votre charte graphique et en y associant une ou deux autres couleurs vives, brillantes…

En revanche, il y a un type d’utilisation pour lequel le gris ne sera pas bienvenu : vos textes. Question de contraste avec le fond.

Et le contraste pour vos textes est vital : vos lecteurs potentiels ne liront pas vos textes s’ils sont écrits avec un gris trop moyen, qui manque de contraste.

C’est simple : ressentez-vous autant de confort en lisant cette phrase écrite en gris moyen qu’avec cette phrase écrite en gris très foncé ?

Dans l’absolu, c’est encore un texte noir sur fond blanc qui offre le meilleur contraste. Mais si la taille de la police pour vos textes donne suffisamment de confort de lecture, et si les espacements entre vos lignes sont suffisants, vous pouvez quand même utiliser un gris foncé (anthracite), exactement comme pour le texte que vous êtes en train de lire.

Il y a énormément de manières d’utiliser le gris sur vos sites, alors surtout ne vous en privez pas : absolument toutes les couleurs peuvent s’accorder au gris.

Veillez juste à bien définir les contrastes dans vos choix de couleurs et si vous partez dans un gris « coloré » (c’est-à-dire qui ne contient pas seulement du noir et du blanc mais aussi « un peu » d’une autre couleur), veillez à harmoniser votre gamme de teintes.

Un « gris vert » peut jurer avec un « gris rouge ».

Voici quelques palettes qui tournent autour du gris. Je me suis amusée à partir de photos prises sur la base Flickr puis j’ai aussi créé une série de 10 palettes simples en tournant autour d’un gris de base dans 10 niveaux de teintes différentes.

#1

***

#2

***

#3

#4

#5

#6

***

#7

***

#8

***

#9

***

#10

***

#11 à 20

***

Si le domaine de la couleur vous fascine autant que moi, vous trouverez quelques autres articles en rapport avec celui-ci.

Vous pouvez aussi, si ce n’est déjà fait, vous inscrire à ce blog (formulaire d’inscription dans la barre latérale) pour accéder à une section spéciale dans laquelle vous trouverez énormément de ressources à propos de la couleur, notamment les outils (entièrement gratuits !) que j’ai utilisés pour créer toutes ces palettes.

***