Après la stupeur, après la colère, après l’émotion face à la tragédie qui a atteint Charlie Hebdo hier, viennent les mots, une envie de dire simplement combien cet événement me touche.
Aujourd’hui, je n’ai pas eu le cœur à travailler. Ma tristesse est immense parce que, avec la mort prématurée de Cabu, de Wolinski, de Charb et de Tignous, j’ai l’impression d’avoir perdu mes frangins.
Les plus âgés d’entre eux étaient présents dans notre paysage depuis mon adolescence, ils faisaient partie de nous, ils ont irrigué nos imaginaires pendant des décennies, œuvrant pour maintenir nos esprits éveillés, alertes, réactifs, au-delà de l’idée d’essayer de nous faire rire.
L’extrême acuité de leur regard, leur si subtile lucidité sur le monde comme il va, leurs traits acerbes et sans concession, leur iconoclasme déjanté, leurs excès portés parfois jusqu’à l’outrance la plus folle nous sont indispensables pour ne pas nous endormir, pour constamment douter de nos confortables certitudes.
Ils sont partis trop tôt, ils sont partis tragiquement et ils me manquent déjà.
Un caricaturiste assassiné parce qu’il ne fait qu’exercer sa liberté d’expression, dans notre pays, c’est tout simplement intolérable et nous devons tout faire pour qu’un tel drame ne puisse jamais se reproduire.
Ce qui s’est passé hier doit nous alerter au plus haut point et nous rappeler qu’il ne faut rien lâcher sur l’éducation, sur la culture, sur l’enseignement de l’histoire des civilisations et de toutes les disciplines qui nous invitent à exercer notre jugement, notre sens critique.
Ce qui s’est passé hier est un signal d’alarme sur l’état de nos sociétés « modernes » en pleine déliquescence sous l’influence de forces qui font tout ce qu’elles peuvent pour faire de nous des imbéciles individualistes et irascibles.
L’éducation, la culture, une exigence constante de fraternité et de paix sont les seuls remparts contre la bêtise.
Toutes celles et tous ceux qui ont été assassinés hier sont présents à jamais dans nos cœurs et dans nos mémoires.
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Merci de ce témoignage Patricia.
Nous sommes tous abasourdis par ces événements dramatiques qui viennent de nous enlever non seulement des artistes mais des personnes avec un grand cœur, une famille, des amis.
Ils ont bercés également ma jeunesse et resteront à jamais dans ma mémoire.
Au revoir mes frangins !


Bruno
Bruno Mon dernier article… Le perfectionnisme : un véritable poison
Bonjour Bruno, merci pour votre témoignage.
Nous allons rester sonnés pendant longtemps et de toute façon, rien ne sera plus comme avant.
Bonne journée à vous,
Alexandra
Alexandra Mon dernier article… Au revoir mes frangins !
Bonjour Alexandra,
Je ne suis pas de ceux qui les connaissait, mais j’ai aperçu quelques uns de leurs dessins, et ils avaient vraiment du talent ! Je ne sais pas où est le juste milieu, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils ne méritaient pas une telle mort, un tel massacre, tués comme des chiens ! Je crois que si on arrive à continuer à vivre normalement, on se bat contre la terreur qu’ils essaient d’inculquer dans nos mentalités ! Et contre ça, ils ne pourront rien faire, parce que c’est un choix, un combat ! Cette tragédie montre aussi que le respect est aussi une marque d »amour envers les autres, et envers soi-même. Je ne peux pas m »empêcher de penser aux familles des victimes, qui ont vu leur vie s’arrêter, si je puis dire. Je crois que je plains autant les familles des victimes, que les victimes eux-même. Quant à ceux qui ont commis cette atrocité, je crois qu’ils n’ont aucun respect envers les autres, je ne sais même pas si ils en ont pour eux-même. Parce que si on se respecte soi-même, on respecte son prochain. Et là, je pense que la réponse est claire ! Mais nous ne nous laisserons pas faire ! Parole de française !